UNIROSS - une entreprise française leader en danger - Financement - Stratégie

Voici une brève étude de cas qui retrace comment une entreprise de pointe peut se retrouver sur les genoux...
Réalisée à partir de source web

L’entreprise

Uniross est une entreprise française spécialisée dans la production et la distribution de piles et de batteries rechargeables. Basée à Lognes, en Seine-et-Marne, elle emploie 700 personnes dans le monde. En 7 ans, elle a acquis une position de leader européen et elle a su également conquérir des positions de leader dans divers pays asiatiques, malgré une concurrence régionale agressive. L'entreprise dispose par ailleurs d'une couverture mondiale avec des représentations commerciales en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, en Chine, en Afrique du Sud. La marque est aujourd’hui distribuée dans 70 pays, et réalise 78% de son C.A à l’international.

Les résultats

L’entreprise enregistre un chiffre d'affaire de 95 millions d'euros en 2008. Son expansion est fulgurante: depuis 2000, son chiffre d'affaire annuel a cru de 493%. Elle présente aujourd'hui un taux de croissance de plus de 20% par an..

Historique

Véritable « success story », l’entreprise est devenue française suite à son rachat en 2001 par sa propre équipe dirigeante de l’époque, qui ne recula ni devant un impératif de restructuration, ni devant la difficulté que soulève toute levée de capitaux. Porté par une conviction inébranlable en son projet d’entreprise, son PDG (Christophe Gurtner) conçoit une stratégie performante en repositionnant progressivement l’activité vers la grande distribution.

L’entreprise connaît alors une croissance fulgurante, profitant de l’expansion du marché des énergies renouvelables. Malgré des difficultés d’accès aux financements, l’entreprise double son chiffre d’affaires en deux ans.

Produits

Grâce au savoir-faire développé et à un effort permanent de développement de nouveaux produits, l'entreprise s'est lancée depuis plusieurs années dans les applications technologiques dérivées. Son dernier chargeur vient d’être primé par l’Agence pour la Promotion de la Création Industrielle (APCI).

Résolument motivée par un objectif de développement durable, ses domaines d'activité stratégiques s'orientent vers l'intégration des systèmes de batteries écologiques aux équipements commerciaux, industriels et particuliers: terminaux de paiement pour cartes bancaires, robotique, vélos et scooters électriques, et demain de voitures électriques ou de systèmes de stockage d’énergie pour l’habitat. Les synergies industrielles sont potentiellement nombreuses, et le secteur profite de la pléthore de mesures de soutien au développement des énergies propres.

Une entreprise « verte »…

Uniross a signé en 2006 un accord de partenariat avec WWF, principale organisation modiale de protection de la nature. Cet accord ambitieux, qui s'étend sur 40 pays, consiste à renforcer dans les années qui viennent les opérations de sensibilisation du public. L'entreprise apporte entre autres un soutien financier non négligeable à l'ONG.

Et socialement responsable…

Sous l'impulsion de son PDG, Christophe GURTNER, elle prend depuis plusieurs années des initiatives unanimement saluées, tant sur le plan environnemental que sur le plan social :

· Uniross a mené une campagne de sensibilisation au développement durable, au profit des collégiens et lycéens d'Ile-de-France à l'occasion de la semaine du développement durable.

· Uniross respecte une charte sociale ambitieuse, et assure des cours d'alphabétisation à ses salariés chinois

· Christophe GURTNER est le fondateur du Cercle UNIROSS pour un développement durable en action, qui fédèrent de nombreux experts (économistes, climatologues, sociologues...), des représentants des pouvoirs publics et des associations ainsi que des entreprises.

· Christophe GURTNER est également fondateur du JOCIF (Job Creators International Forum), qui se réunit depuis 2006 pour favoriser la création d'entreprise et encourager les vocations de créateurs d'emplois.

…Mais une entreprise menacée !

Uniross réalise un chiffre d'affaire de 80M€ en 2007, lorsque la crise des matières premières éclate et que ses banques, plutôt que d’accompagner l’entreprise, dénoncent brutalement leurs engagements. L’entreprise est contrainte à un dur et inégal combat bancaire au lieu de se concentrer sur le lancement de ses nouveaux produits, face à une concurrence qui a eu des « partenaires » bancaires plus visionnaires.

L'entreprise jouit pourtant d'une réputation exemplaire en matière d’éthique, de gouvernance et d’innovation et pourrait être amenée à jouer un rôle de premier plan sur le marché des énergies nouvelles et renouvelables à l'avenir. Partenaire de ST Microelectronics, elle s'apprête par ailleurs à proposer une technologie de pile à combustible économiquement viable, dont les débouchés industriels sont majeurs. Cette technologie française a été retenue et financée dans le cadre des pôles de compétitivité. Alliée au CEA, elle s’apprête à développer une technologie française de batteries au lithium-ion.

Pour autant, Uniross vient d'être placée sous sauvegarde de justice. Malgré une croissance soutenue, une position de leader, et un portefeuille de propriété intellectuelle d'intérêt stratégique pour notre pays, elle est aujourd'hui affectée par les conséquences de la crise financière. Les banques, déjà frileuses et désormais engourdies par des relations interbancaires empreintes de méfiance, exerçant leurs garanties, empêchent l’exploitation d’Uniross et coupent les facilités de trésorerie dont elle a besoin pour servir ses clients.

Le principal risque aujourd'hui encouru à très court terme est celui d'un raid financier contre la société. De nombreux fonds d'investissement qui ont échappé à la débâcle financière disposent encore de fonds propres suffisants pour appuyer des OPA hostiles montées par des concurrents peu scrupuleux.

Le risque est d'autant plus accru qu'Uniross détient des positions convoitées par des entreprises asiatiques et américaines. L'entreprise, avec son portefeuille d'actifs immatériels, constitue une cible de choix pour des fonds spéculatifs et des concurrents susceptibles de tirer des revenus substantiels de la revente ou de l'exploitation du fond de commerce, des savoirs faire et des brevets d'Uniross. De quoi relancer la question du patriotisme économique, à l’heure où 700 emplois sont menacés malgré l’intérêt stratégique de telles technologies pour notre pays !